Elon Musk menace de poursuivre Meta et dénonce une « tricherie » dans le succès de Threads

« J’étais une bête sur Twitter dans les années 2000. Alors là, tenez-vous prêts. »

« Je suis là pour ça. »

Dans une lettre envoyée par l'intermédiaire de l'avocat de Twitter, X Corp, Elon Musk a accusé Meta d'avoir violé des secrets industriels et de s'être livré à des actes de contrefaçon de propriété intellectuelle. Le document publié par le site d'information Semafor révèle que Meta aurait recruté "des dizaines" d'anciens employés de Twitter.

X Corp a sommé Meta de cesser ces pratiques et a déclaré être prêt à engager des poursuites judiciaires en cas de non-respect de cette demande. Elon Musk a dénoncé sur Twitter : «La concurrence n'est pas un problème, mais la tricherie en est un.»

En réponse, Andy Stone, porte-parole de Meta, a affirmé sur Threads que «aucun membre de l'équipe d'ingénieurs de Threads n'est un ancien employé de Twitter».

Le lancement de Threads survient quelques jours après de nouvelles péripéties chez Twitter, déjà fragilisé par une série de décisions mal accueillies depuis son acquisition par Elon Musk. Parmi ces décisions figurent la transformation en service payant de la vérification des comptes et le licenciement de la quasi-totalité des équipes de modération des contenus.

Le timing du lancement de Threads semble être opportun pour Meta.

Elon Musk a récemment annoncé la mise en place, à titre provisoire, d'une limite du nombre de messages consultables par compte et par jour sur Twitter. De plus, Twitter a révélé que le tableau de bord TweetDeck ne serait bientôt accessible qu'aux comptes vérifiés, c'est-à-dire aux utilisateurs payants.

Bon timing ? 

Jonathan Taplin, auteur spécialisé dans les géants de la tech, a commenté en disant que «le timing est très bon pour Meta» et que «Twitter est sérieusement affaibli, et Threads pourrait lui porter un nouveau coup majeur».

Jasmine Enberg, analyste du cabinet Insider Intelligence, a ajouté que "les utilisateurs de Twitter cherchent désespérément une alternative, et Musk a offert à Zuckerberg une opportunité".

Cependant, Meta a choisi de retarder le déploiement de Threads dans l'Union européenne afin de clarifier les conséquences du nouveau règlement des marchés numériques (DMA) entré en vigueur récemment. Adam Mosseri, directeur d'Instagram, a regretté ce retard, soulignant que si Meta avait dû attendre l'approbation de Bruxelles, la mise en ligne aurait été repoussée de plusieurs mois.

Meta ne cache pas ses intentions de tirer parti des synergies avec Instagram pour développer rapidement Threads, présenté comme une extension d'Instagram. Avec plus de deux milliards d'utilisateurs actifs, Instagram offre une rampe de lancement inégalée aux concurrents de Twitter, des petites plateformes comme Mastodon et Bluesky aux sites prisés des ultra-conservateurs tels que Truth Social, Parler, Gettr ou Gab.

Threads permet aux utilisateurs d'Instagram de se connecter avec leurs identifiants existants et de publier du contenu sur la nouvelle plateforme. De nombreuses célébrités et marques, de Shakira à Coca-Cola en passant par Jennifer Lopez et Oprah Winfrey, ont déjà créé un compte sur Threads.

Bien que Threads ne propose pas encore de publicités, cette perspective est potentiellement inquiétante pour Twitter, qui a vu ses revenus publicitaires chuter depuis l'arrivée d'Elon Musk à sa tête.

Linda Yaccarino, la nouvelle directrice générale de Twitter, n'a pas réussi à enrayer cette tendance malgré son arrivée il y a un mois, restant très silencieuse jusqu'à présent.