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Le film poignant sur les algues vertes aurait été impossible sans la contribution d'Inès Léraud

Publié le 13 juillet 2023 à 13:12

Cinéma

CULTURE

Pierre Jolivet met en lumière l'histoire du scandale des algues vertes et rend hommage à l'engagement inébranlable d'une journaliste déterminée dans son nouveau film avec Céline Sallette

Par Sahby Mehalla ✪

Le film poignant sur les algues vertes aurait été impossible sans la contribution d'Inès Léraud

"Les algues vertes : un film percutant qui dévoile les dessous d'un scandale environnemental"

Le nouveau film de Pierre Jolivet, "Les algues vertes", plonge les spectateurs au cœur d'un scandale environnemental qui a secoué la Bretagne. Inspiré de la bande dessinée à succès du même nom, vendue à plus de 130 000 exemplaires, le film met en scène Céline Sallette dans le rôle d'Inès Léraud, une journaliste déterminée à révéler la vérité.

Sorti en salles ce mercredi 12 juillet, le film aborde le sujet brûlant des algues vertes, apparues massivement en Bretagne suite à l'intensification de l'agriculture dans la région. Lors de leur décomposition, ces algues émettent du sulfure d'hydrogène, un gaz potentiellement mortel. Depuis les années 1980, de nombreux animaux et même des personnes ont perdu la vie sur les plages bretonnes en raison de ce phénomène, révélant un problème sanitaire alarmant.

Le film met en lumière l'omerta qui entoure la gestion de cette crise environnementale, avec des autorités qui restent silencieuses, des preuves qui disparaissent mystérieusement et une éthique douteuse dans le traitement des corps des victimes. À travers l'enquête sans concession d'Inès Léraud, le film dévoile les conflits d'intérêts entre les géants de l'industrie agroalimentaire et les politiques.

Pour Nina Meurisse, qui partage l'affiche avec Céline Sallette, le sujet est d'une brûlante actualité : "Dès que tu t'approches des algues vertes, ça pue, dans tous les sens du terme", déclare-t-elle. Le film est un cri d'alarme, une dénonciation des dysfonctionnements et de l'inaction face à ce problème de santé publique.

Le scandale des algues vertes a longtemps été étouffé, mais grâce à la ténacité d'Inès Léraud et de nombreux autres lanceurs d'alerte, la vérité éclate enfin au grand jour. Le film de Pierre Jolivet permet de mettre en lumière cette lutte acharnée pour la justice et la préservation de l'environnement.

Alors que les débats sur la responsabilité des acteurs économiques et politiques font rage, "Les algues vertes" propose une réflexion profonde sur les enjeux environnementaux et l'urgence d'agir pour préserver notre planète. Le film rappelle que sans le courage et la détermination d'Inès Léraud, cette histoire tragique serait restée dans l'ombre.

"Dans le film 'Les algues vertes', Pierre Jolivet met en lumière le combat courageux d'Inès Léraud"

Le nouveau film de Pierre Jolivet, "Les algues vertes", ne se contente pas de retracer l'histoire du scandale environnemental, mais il met également en avant le parcours de la journaliste Inès Léraud, qui a tout risqué pour faire éclater la vérité. Le réalisateur a fait le choix de placer cette figure centrale au cœur de l'histoire, en s'inspirant de la bande dessinée éponyme d'Inès Léraud.

Le film, sorti récemment en salles, aborde le sujet brûlant des algues vertes qui ont envahi la Bretagne. Ce phénomène est apparu avec l'intensification de l'agriculture dans la région, suite aux directives de l'État après la Seconde Guerre mondiale. Lors de leur décomposition, ces algues émettent du sulfure d'hydrogène, un gaz potentiellement mortel.

Pierre Jolivet a pris des libertés dans son adaptation cinématographique, afin de mettre en lumière le parcours tumultueux d'Inès Léraud. Du déménagement en Bretagne avec sa partenaire à l'arrêt inattendu de son Journal breton sur France Culture, en passant par sa vie sentimentale mouvementée et les pressions qu'elle a subies, la journaliste a vécu des moments difficiles. Les menaces de mort émanant des agriculteurs, les tentatives d'intimidation de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles et la pression des hommes politiques ont jalonné son enquête menée entre 2016 et 2019.

Inès Léraud a fait face à de nombreuses difficultés lors de ses investigations. Elle a été confrontée à des réactions hostiles lorsqu'elle s'est rendue dans les fermes, recevant même des menaces physiques. Certains témoins, qui étaient initialement prêts à parler, ont finalement reculé par crainte de représailles et de la perte d'emplois dans le secteur agroalimentaire pour leurs proches.

À travers le film, Pierre Jolivet met en évidence les obstacles auxquels Inès Léraud a dû faire face pour mener à bien son travail d'investigation. Son engagement sans faille et sa détermination à faire éclater la vérité ont été mis en péril, mais n'ont jamais faibli.

"Les algues vertes" offre une réflexion profonde sur les enjeux environnementaux et les difficultés rencontrées par ceux qui tentent de dénoncer les scandales. Le film est un hommage à la ténacité et au courage d'Inès Léraud, qui a lutté contre vents et marées pour que la vérité émerge. Son combat continue d'inspirer et de sensibiliser sur les problèmes liés à l'industrie agroalimentaire et à la préservation de l'environnement.

"Inès Léraud : Un dévouement sans relâche pour faire éclater la vérité"

Inès Léraud, journaliste et ancienne étudiante de l'école de cinéma Fémis et en philosophie, s'est consacrée à la recherche de la vérité. Contributeur du Canard enchaîné, de Mediapart et de Reporterre, elle a pendant de nombreuses années produit des documentaires sonores pour France Culture et France Inter. Elle a notamment été récompensée en 2020 pour son travail en tant qu'autrice de bande dessinée.

Celle qui a fondé Splann (« clair » en breton), le premier média d'enquêtes journalistiques en Bretagne, s'est engagée dans la lutte contre les algues vertes. Peu importe les sabotages de sa voiture ou les poursuites en diffamation. Peu importe l'empoisonnement de son chien ou l'annulation de son émission de radio. Son objectif est clair : faire éclater la vérité sur le silence des autorités.

Inès Léraud n'a jamais abandonné, comme en témoigne son soutien indéfectible à la famille de Jean-René Auffray qu'elle accompagne dans les procédures judiciaires. Cet engagement, étroitement lié à la maladie de sa mère intoxiquée par le mercure de ses plombages dentaires, l'a affectée physiquement et moralement. « J'étais au bord de l'épuisement professionnel », confie-t-elle, prête à se reconvertir en éleveuse de chèvres.

Pourtant, la lutte continue. Grâce au film de Pierre Jolivet, elle souhaite non seulement informer sur le fonctionnement de l'agriculture intensive, mais aussi mettre en lumière le fait que, dans cette affaire, « les agriculteurs et agricultrices ne sont que des pions, au détriment desquels d'immenses richesses se créent dans leur dos », explique l'infatigable journaliste dans les notes de production.

Si le réalisateur la considère comme un « passeport » sur le tournage, Inès Léraud, co-scénariste du film, rappelle que de nombreuses municipalités leur ont refusé l'accès pour le tournage. Alors que les avant-premières affichaient complet dans la région, preuve selon une journaliste dans Télérama que « les gens aspirent à la vérité », Politis explique que Loïg Chesnais-Girard a refusé la projection du film au Conseil régional de Bretagne, malgré le soutien financier de la région pour sa réalisation.

Cela fait sourire Inès Léraud, qui ne perd pas de vue sa mission, toujours ancrée en Bretagne qu'elle n'a pas l'intention de quitter. Son nouveau projet : une bande dessinée sur le remembrement rural, une époque de bouleversement du paysage où « de nombreux arbres et haies ont été arrachés pour que les terres puissent être cultivées par de grosses machines », précise-t-elle dans une interview avec le magazine ELLE. L'alerte est toujours d'actualité.

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