Ménopause chez les orques : Une étude révèle que les mères protègent davantage leurs fils que leurs filles

Les mères orques ménopausées protègent leurs fils, révèle une étude publiée dans « Current Biology »

Les mères orques, surtout lorsqu'elles atteignent un âge vénérable, sont vraisemblablement les meilleures amies de leurs fils. C'est le constat posé par une étude publiée ce jeudi 20 juillet dans la revue scientifique Current Biology, selon laquelle les orques femelles ayant atteint la ménopause protègent davantage leurs fils de blessures issues de bagarres, mais pas leurs filles.

La ménopause est extrêmement rare chez les animaux, et c'est précisément ce qui a suscité l'intérêt des chercheurs pour étudier cette espèce particulière. Les orques ménopausées vivent dans des cellules familiales centrées autour de la femelle, généralement une grand-mère avec ses enfants mâles et femelles, ainsi que les petits de ces dernières. Les mâles restent proches de leur mère toute leur vie, même après s'être reproduits avec des femelles d'autres groupes.

L'étude a examiné l'accumulation de marques de dents sur les orques, laissant des blessures lors de morsures pendant les bagarres. Les chercheurs ont observé que les mâles vivant avec une mère ménopausée avaient 35 % de marques de dents en moins que ceux vivant avec une mère non ménopausée et 45 % de moins que ceux vivant sans leur mère.

Les chercheurs estiment que la non-reproduction permet aux mères d'avoir davantage de temps et d'énergie pour protéger leurs fils. Il reste encore à déterminer exactement comment elles procèdent, mais les hypothèses suggèrent qu'elles utilisent leurs connaissances pour éloigner leurs fils des fauteurs de troubles ou utilisent leurs vocalises pour retenir leur progéniture.

Cependant, les filles n'ont pas bénéficié de la même protection de la part de leurs mères. Les femelles sont moins impliquées dans les affrontements, et les mères pourraient se montrer plus protectrices envers leurs fils en raison de leur plus grande implication dans la reproduction.

Cette étude offre un aperçu fascinant de la manière dont l'évolution a favorisé un rôle protecteur des mères orques ménopausées envers leurs fils après la reproduction. De précédentes recherches ont également montré que les orques âgées partagent leur poisson, transmettent leurs connaissances sur la recherche de nourriture et augmentent le taux de survie de leurs petits-enfants. Les chercheurs espèrent en apprendre davantage sur ces comportements en observant les orques à l'aide de drones pour mieux comprendre leur vie sous les vagues.

Cette étude remarquable met en lumière des comportements sociaux complexes chez les orques, qui sont souvent qualifiées de « baleines tueuses » en raison de leur réputation de prédateurs redoutables. Cependant, les résultats de cette recherche montrent que leur vie sociale est bien plus riche et nuancée qu'on ne le pensait.

Les mères orques ménopausées jouent un rôle crucial dans la protection et la transmission de connaissances au sein de leur groupe familial. Leur présence semble contribuer à assurer la cohésion et la stabilité de la cellule familiale, ce qui peut être crucial pour la survie de l'ensemble du groupe. Les blessures causées par les bagarres peuvent mettre en danger la santé et la vie des orques, et le rôle des mères dans la réduction de ces risques est donc d'une importance capitale.

Cette étude ajoute une couche supplémentaire à notre compréhension de la ménopause chez les animaux et soulève des questions passionnantes sur l'évolution de cette caractéristique rare chez les orques. Chez les humains, la ménopause est souvent associée à un rôle d'aide et de soutien aux générations futures, et il semble que les mères orques adoptent un comportement similaire en protégeant activement leurs fils.

Les chercheurs soulignent également l'importance de protéger cette population d'orques, qui est déjà considérée comme menacée. L'étude montre à quel point ces animaux sont socialement complexes et comment leur survie dépend de la solidarité et de l'aide mutuelle au sein de leurs groupes familiaux.

Il reste encore beaucoup à apprendre sur ces majestueuses créatures marines, et de futures recherches pourraient apporter des éclaircissements sur d'autres aspects de leur vie sociale et comportementale. Les orques continuent de susciter l'intérêt et l'émerveillement des scientifiques et du grand public, et cette étude contribue sans aucun doute à enrichir notre connaissance de ces fascinants cétacés.

Alors que l'on célèbre ces découvertes sur les mères orques et leur rôle protecteur envers leurs fils, il est important de rappeler l'importance de préserver leur habitat marin et de prendre des mesures pour préserver ces magnifiques créatures et leur environnement fragile. La préservation des océans et de toutes les espèces qui y vivent est une responsabilité collective, et la protection des orques est une mission qui doit mobiliser les efforts de tous, des chercheurs aux décideurs politiques et aux citoyens du monde entier.

Une question importante reste de savoir comment exactement elles procèdent, ce que Charli Grimes espère clarifier en faisant voler des drones au-dessus des orques, afin de mieux observer leur comportement sous les vagues.