SANTÉ
Des conclusions d'une recherche suédoise indiquent que l'utilisation d'un logiciel pourrait être bénéfique dans le dépistage du cancer du sein en complément de l'intervention humaine, bien que ces résultats nécessitent une validation par des enquêtes futures.
Par radio sisko fm avec AFP

Une Avancée Prometteuse dans la Lutte Contre le Cancer du Sein : L'Intelligence Artificielle au Service du Dépistage.
Dans une lueur d'espoir pour la lutte contre le cancer du sein, les premières données d'une étude suédoise, publiée le mercredi 2 août dans le Lancet Oncology, suggèrent que l'utilisation d'un logiciel d'intelligence artificielle pourrait alléger la charge de travail des radiologues dans le processus de dépistage.
Cette IA pourrait non seulement contribuer à mieux guider les analyses, mais également jouer un rôle clé dans l'amélioration du dépistage précoce.
L'Agence France-Presse, ayant eu accès à cette étude, explique que les chercheurs ont divisé un groupe de 80 000 femmes en deux cohortes de taille similaire. Toutes les femmes ont subi une mammographie, mais le premier groupe a été soumis à un dépistage conventionnel, c'est-à-dire l'évaluation par deux radiologues indépendants.
Pendant ce temps, les données du deuxième groupe ont été préalablement examinées par une IA, puis par un seul radiologue.
Finalement, le groupe bénéficiant de l'assistance de l'IA n'a pas montré de performances inférieures ; au contraire, une détection légèrement supérieure de cas de cancer a été constatée. Le taux de « faux positifs », représentant les cas où le premier examen suspecte à tort un cancer, s'est avéré similaire dans les deux groupes.
Grâce à l'intégration de l'IA dans le processus, la nécessité d'un seul radiologue pourrait potentiellement réduire de moitié la charge de travail de ces professionnels de la santé.
Des Années d'Observation Nécessaires
Ces résultats ouvrent des perspectives prometteuses, sachant que le dépistage est reconnu comme l'une des méthodes majeures pour combattre le cancer du sein. En France, il est généralisé chez les femmes âgées de 50 à 74 ans, en accord avec les recommandations européennes.
Cependant, il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions définitives quant à l'efficacité réelle de l'IA dans ce domaine. Plusieurs années d'observation seront nécessaires pour déterminer si elle est aussi performante qu'un double avis humain.
Pour évaluer cela, les chercheurs compareront, dans deux ans, le nombre de cas de cancer ayant échappé au dépistage mais ayant été diagnostiqués par la suite.
Le Risque de « Surdiagnostic »
Ces premières données suscitent également des interrogations concernant le risque de « surdiagnostic », c'est-à-dire la détection de lésions qui n'auraient pas évolué en cancers dangereux sans traitement.
Bien que la question du surdiagnostic alimente certaines critiques sur la pertinence du dépistage généralisé, les recherches confirment de plus en plus son utilité pour réduire la mortalité liée au cancer du sein.
Le cancérologue Nereo Segnan, non impliqué dans l'étude, souligne dans un commentaire publié dans le Lancet Oncology que le risque de surdiagnostic « devrait inciter à la prudence quant à l'interprétation des résultats », tout en reconnaissant leur caractère prometteur. Les prochaines années permettront de mieux appréhender les implications de cette percée passionnante dans la lutte contre le cancer du sein.
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