Bien qu'il conserve son potentiel éducatif incontestable, cet indice commence à révéler des limitations dans son rôle de préservation de l'environnement.
Par Sahby Mehalla

Le « Jour du Dépassement » Fait Halte : Le Moment de Passer à l'Étape Suivante ?
C'est la date redoutée qui sonne l'alarme. En ce mercredi 2 août, le monde fait face au « Jour du Dépassement » des ressources planétaires pour l'année 2023. Une journée fatidique où la Terre épuise ses réserves, réduisant sa biocapacité à répondre aux besoins des plus de 8 milliards d'habitants qui peuplent la planète. Désormais, la Terre tourne en mode débit : viande, poisson, récoltes annuelles ont été consommés, et nous entrons dans une phase de vie « non renouvelable », grignotant rapidement le capital terrestre.
Dans un monde idéal, où la production annuelle des ressources planétaires pourrait pleinement satisfaire les exigences de l'humanité, le « Jour du Dépassement » serait relégué au 31 décembre. C'était le cas au début des années 1970. Cependant, depuis lors, entre surconsommation et augmentation de la population mondiale, cette date a avancé inexorablement... jusqu'à il y a cinq ans.
Pourtant, il est essentiel de ne pas célébrer cette stagnation, car le chemin vers la préservation de la planète est long. Toutefois, une lueur d'espoir se dessine. Cette pause pourrait être attribuée à divers facteurs, mais il reste difficile de discerner si elle découle du ralentissement économique ou d'efforts délibérés de décarbonisation, explique le site overshootday.org, maintenu par l'ONG Global Footprint Network, qui calcule cette date cruciale.
L'éclaircie est tempérée par la complexité des données utilisées pour calculer notre empreinte carbone. Mesurer l'espace nécessaire pour produire nos ressources naturelles et assimiler le CO2 généré par nos activités conduit à un indice représentant combien de « planètes » l'humanité nécessite dans sa vie actuelle. Cependant, même si le calcul est exhaustif, il demeure nécessairement incomplet.
Aurélien Boutaud, environnementaliste et enseignant à l'Université Paris-Saclay, souligne que « c'est le problème de tout indicateur synthétique ». Les raccourcis et simplifications nécessaires pour ce type de calcul peuvent négliger de légères fluctuations de tendance.
Mais a-t-on sous-estimé la pertinence du « Jour du Dépassement » ? Selon Aurélien Boutaud, non. Cet indicateur joue un rôle de communication essentiel et a atteint son objectif d'interpeller. Toutefois, il appelle à passer à des indicateurs plus ciblés pour susciter des actions concrètes dans la lutte environnementale.
Dans cette quête, les « limites planétaires », moins familières du grand public mais de plus en plus utilisées, se distinguent. En se concentrant sur les sources de pollution plutôt que sur les surfaces disponibles, elles incitent à une action climatique plus directe. Par exemple, la pollution des sols par le phosphore due aux engrais, un indicateur des « limites planétaires », encourage des actions de politique publique et individuelles pour réduire l'impact négatif de la surconsommation humaine.
Dans un contexte où nous disposons de dix années pour éviter une catastrophe écologique mondiale, il est primordial de combiner les indicateurs existants avec de nouvelles approches pour assurer un avenir durable pour notre planète.
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