La grève à Hollywood menace non seulement l'industrie cinématographique, mais également ces entreprises.

Impact de la Grève Hollywoodienne sur les Commerces Locaux : Un Cri de Détresse.

À Burbank, une localité en banlieue de Los Angeles qui respire le glamour cinématographique, le silence étouffant pèse lourdement sur les épaules des commerçants locaux. Alors que la grève à Hollywood persiste depuis plus de trois mois, les conséquences économiques se font ressentir de manière palpable.

Tom Malian, propriétaire d'un pressing situé à proximité des studios Warner Bros et Disney, est aux prises avec un dilemme de taille. Les cintres suspendus à son manège tournant restent désespérément vides, témoins muets de la cessation quasi totale des tournages de films et de séries. En ce mois d'août, deux tiers des emplacements demeurent inoccupés, laissant un sentiment de désolation palpable.

La grève, amorcée il y a exactement 100 jours par les scénaristes et rejointe mi-juillet par les acteurs, a vidé les bureaux et les plateaux des quartiers environnants de Burbank. Pour Tom Malian, l'impact est direct : "Si personne n’est au bureau, aucun vêtement n’entre (chez nous), c’est aussi simple que cela", confie-t-il, exprimant son désarroi. Près de 70 % de ses revenus proviennent des employés des studios.

Dans une tentative pour absorber le choc économique, Tom a réduit de trois heures les horaires d'ouverture de son magasin, qui emploie huit personnes. Cependant, ces mesures ne parviennent pas à compenser l'effondrement de ses recettes. "Mes factures sont toutes les mêmes, les dépenses sont toutes les mêmes, cela me donne des sueurs froides", explique-t-il, tout en continuant à braver quotidiennement la chaleur émanant de ses machines à défroisser, affrontant vaillamment des températures de 65 °C.

La crise économique s'étend bien au-delà du pressing de Tom. À travers la ville, les restaurants et les boutiques de Burbank, qui bénéficient du dynamisme d'Hollywood, subissent également les contrecoups. Même pendant les heures de pointe du déjeuner, les tables restent souvent désertes. "À ce stade, tout le monde souffre", admet Tom Malian, constatant avec surprise la longévité exceptionnelle de cette grève.

La puissante machine économique qu'est Hollywood se grippe quand les tournages s'arrêtent. La dernière grève des scénaristes en 2007-2008 a infligé une perte de 2,1 milliards de dollars à l'économie californienne sur une durée de 100 jours, selon le Milken Institute. L'actuel mouvement social, qui a inclus les acteurs depuis un mois, vient de dépasser ce seuil symbolique.

Confrontés à des désaccords majeurs avec les studios concernant la répartition équitable des revenus issus du streaming et la régulation potentielle de l'intelligence artificielle, les grévistes envisagent une poursuite du conflit jusqu'à l'automne, voire jusqu'à la fin de l'année. Cette perspective suscite l'inquiétude des habitants de Los Angeles.

Les enjeux sont tels que même les poids lourds politiques démocrates de Californie s'impliquent, multipliant les appels et les pressions diplomatiques pour résoudre l'impasse. Le gouverneur Gavin Newsom a officiellement offert sa médiation, tandis que la maire de Los Angeles, Karen Bass, exprime sa préoccupation face aux répercussions profondément négatives de la grève sur sa ville.

Les yeux sont désormais rivés sur les géants des studios de cinéma, notamment Paramount et Netflix, que l'on pointe du doigt pour leur rôle dans cette crise. Roxanne Schreiber, qui a ouvert un salon de coiffure à proximité des studios Warner Bros, garde espoir en un compromis. Cependant, le climat d'incertitude commence à avoir des conséquences tangibles, avec des clients qui reportent leurs rendez-vous et réduisent leurs dépenses. La crise économique gagne du terrain, laissant entrevoir des défis majeurs pour la communauté locale et l'industrie cinématographique dans son ensemble.

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